Ouagadougou : Deux héroïnes des fontaines d’eau racontent leur quotidien

Dans des quartiers de Ouagadougou, des femmes se dressent le plus souvent comme gardiennes des robinets d’eau. Pour certaines, cette activité est bien plus d’une occupation pour eux à l’aube de leur vieillesse.

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Kadidia Tapsoba gère un robinet d’eau depuis 7 années.

Au Nagrin, un des quartiers de Ouagadougou, vit une femme au visage marqué par le temps et les épreuves, une gardienne d’une source d’eau nommée Kadidia Tapsoba. Agée de 70 ans Kadidia gère un robinet d’eau dans son quartier depuis 7 années. Epuisée par son âge, Kadidia reste scotché sur le toit de la fontaine. Depuis ces années, elle veille à ce que l’eau soit bien distribuée aux clients et au juste prix. « Le propriétaire voulait fermer, alors je lui ai proposé de gérer comme mon âge ne me permet plus de faire de grandes activités. Il a accepté sans aucune condition particulière », a-t-elle expliqué.

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Le bidon de 20 litres se remplit à 10 FCFA.

Gestion de robinet, un business pas rentable

10 F CFA est le prix d’un bidon de 20 litres à remplir d’eau et la grande barrique à 60 FCFA. Partout dans ces points de vente de robinet d’eau, les gestionnaires vendent les bidons de 20 litres à des prix modiques. « Chaque jour, je viens remplir mes bidons chez elle. Elle n’a aucun problème. J’éprouve même de la peine pour elle vue son âge », indique Samira, une des clientes fidèles de Kadidia Tapsoba.

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Samira est une cliente de Kadidia Tapsoba.

Comme Kadidia, Laura, gère un robinet d’eau dans son quartier depuis près 10 ans. Très peu rentable, Laura propose autres articles à vendre près du robinet dont elle a la gestion : des biscuits, des bonbons, des colas, du tabac et du beurre de karité. « Partout le bidon doit se vendre à 10 FCFA. Ce n’est pas rentable. Mes recettes ne couvrent pas mes besoins, c’est pourquoi j’ai décidé de faire mon petit commerce à côté », a-t-elle détaillé en précisant qu’elle a une santé fragile.

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Laura, une gestionnaire de robinet d’eau depuis près de 10 années.

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Malgré leur détermination, ces femmes font face à de nombreux défis notamment aux coupures fréquentes d’eau dans ces zones. Aussi les forages devant certains domiciles freinent le business de ces femmes. « Les propriétaires des forages et châteaux d’eau nous prennent nos clients qui préfèrent le plus souvent aller recueillir gratuitement de l’eau chez eux que de venir acheter chez nous », déplore Laura.

Annick HIEN/MoussoNews

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