Ouagadougou : La résilience de certaines femmes dans la pousse et vente de barrique d’eau

Barriques en mains, des femmes ravitaillent des familles en eau dans certaines localités de Ouagadougou. Communément appelées ‘’les pousseuses de barrique d’eau’’, elles font de cette activité leur source de revenue depuis plusieurs années.

Marie est une veuve et mère dont la résilience est éprouvée depuis plusieurs années à Gounghin, un quartier de Ouagadougou où l’eau reste un défi. Elle est la seule femme à vendre sa barrique d’eau dans ce quartier vendant au moins 10 barriques par jour.

Autrefois moquée par les habitants de ce secteur, Marie ravitaille aujourd’hui ces mêmes populations en eau grâce à sa barrique.

Il est 7h35 du matin, les bras agrippés à sa barrique, le visage de Marie est marqué par la détermination. Ses pieds s’enfoncent légèrement dans le sol poussiéreux alors qu’elle commence à avancer. Elle se dirige à la fontaine, un lieu de rencontre pour de nombreuses personnes du quartier. Une fois sur place, elle ajuste son élan, remplit sa barrique d’eau et reprend son chemin pour livrer à un client qui l’attend, une famille qui compte sur elle pour leur approvisionnement quotidien.

Après le décès de son mari en Côte d’Ivoire en 2003, Marie revient au Burkina Faso. En 2006, elle mène diverses activités pour survivre allant de la lessive à domicile. Suite à un problème de santé, elle arrête cette activité sous ordre médical.

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Marie est la seule femme à vendre sa barrique d’eau aux habitants de son quartier.

C’est ainsi qu’elle commence la vente d’eau avec une barrique en 2009 malgré les railleries des habitants du quartier. Par jour, elle ravitaille en eau au moins 10 personnes soit une barrique à 300 FCFA, un prix qui varie en fonction de la distance de sa clientèle. « Quand c’est loin, le prix est à 500 FCFA », avertit-t-elle en informant que la vente de barrique d’eau lui permet de régler les frais scolaires de ses enfants et de subvenir au besoin de sa famille.

Dans ce quartier, Marie est la seule à vendre de l’eau à l’aide de sa barrique. Son seul défi au quotient c’est comment se ravitailler s’il y’a une coupure. « Quand il n’y a pas d’eau je suis obligé de veiller au niveau de la fontaine pour attendre afin pouvoir ravitailler mes clients », témoigne-t-elle.  

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Fatoumata Sawadogo vend aussi sa barrique d’eau.

De son coté, Fatoumata Sawadogo, mère de 3 enfants s’est lancée dans la vente de barrique d’eau après avoir fait faillite plusieurs fois au commerce.

Domiciliée au quartier 1200 logement, les salons de coiffures, les vendeurs de kiosques sont majoritairement ses clients depuis plus de 3 ans. D’une quarantaine d’année, elle vit et fait vivre sa famille grâce à cette activité.

Sur une ruelle du quartier, Marie foulard bleu sur la tête, sacoche noire à la hanche usée par le temps, elle tient fermement sa barrique remplit d’eau. Elle se dépêche d’aller le livrer à un client. « La barrique d’eau fait 500 FCFA mais quand le client est loin, je fais à 750 ou à 1000 FCFA », indique-t-elle.  

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Des hommes font aussi la pousse de barrique d’eau.

Par jour, la quarantaine ravitaille plus de 8 personnes. A en croire à Jocelyne, une de ses clientes, à chaque fois qu’il y’a coupure d’eau chez elle et qu’elle n’a plus de réserve ni le temps d’aller se ravitailler elle-même, elle fait appel à Fatoumata.

De plus en plus, des hommes s’intéressent à la pousse et vente de barrique d’eau dans la ville de Ouagadougou. Tout comme les femmes, ils en font une activité qui leur permet de subvenir aux besoins de leur famille.

Annick HIEN/MoussoNews

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