Ouagadougou : Une mobilisation citoyenne pour sauver le barrage de Tanghin
Des femmes et hommes s’unissent pour débarrasser le barrage de Tanghin de la jacinthe d’eau. Cette plante envahissante menace la survie du barrage ainsi que les activités économiques locales. Cette initiative portée par l’Agence de l’eau du Nakanbé vise à préserver cette ressource, source de revenus pour bon nombres de personnes.
Le barrage de Tanghin, situé dans l’arrondissement 4 de Ouagadougou est envahi par la jacinthe d’eau. Cette plante aquatique nuisible a envahi plus de la moitié de la surface du barrage, compromettant les activités économiques qui en dépendent. Face à cette situation, une initiative collective a vu le jour pour sauver le point d’eau.
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Jeudi 10 octobre 2024, cela fait plus deux semaines qu’une mobilisation de l’Agence de l’eau du Nakanbé (AEN) a rassemblé plus de 100 personnes pour sauver le barrage. Cette structure spécialisée dans la gestion des ressources hydriques s’engage depuis 2016 dans la région. Chaque pied de la jacinthe consomme environ 5 litres d’eau par jour, contribuant ainsi au tarissement du barrage et à l’augmentation de l’évapotranspiration. C’est dans ce cadre que l’AEN a lancé un SOS en collaboration avec des associations et la mairie de Ouagadougou pour sauver le barrage.
Fatimata Kaboré, Directrice en charge du suivi et de la connaissance des ressources en eau à l’AEN, souligne l’importance de cette initiative. « Ces barrages font partie de notre espace de compétence. Au regard de l’apport de ce barrage pour la population, nous ne pouvons pas rester les bras croisés », déclare-t-elle. Le barrage de Tanghin est une source de revenus pour de nombreuses familles, notamment celles qui pratiquent le maraîchage, la pêche…
Une forte mobilisation des femmes a été remarquée, avec l’association familiale Wend-Panga de Bissighin. Malgré que le travail demande des efforts tâches physiques, elles font preuve de détermination. « Nous sommes des femmes coriaces. Le travail est dur, mais nous n’abandonnerons pas », dit Alizèta Yerbanga, présidente de l’association. Cet engagement est une démonstration de la détermination des femmes dans la préservation de leur environnement.
Cependant, l’ampleur du problème soulève des questions sur la gestion de ce barrage. Patrice Compaoré, technicien supérieur à l’AEN, attribue la prolifération de ces plantes nuisibles aux activités humaines. « L’utilisation d’engrais chimiques par les maraîchers, ainsi que les dépôts d’ordures par les habitants, contribuent à la dégradation de la propagation et l’accroissement rapide de la jacinthe d’eau», a-t-il souligné. Un message de sensibilisation a donc été lancé auprès de la population pour leur rappeler l’importance de préserver ce réservoir d’eau.
Le barrage de Tanghin est plus qu’une simple source d’eau : il est un pilier économique et écologique pour la communauté de Ouagadougou. Grâce à l’initiative de l’AEN à la coopération des diverses associations, il est encore temps d’inverser la tendance et de protéger cette ressource vitale. Alors que les travaux de nettoyage se poursuivent, l’espoir de vaincre ces plantes nuisibles se lit sur les visages des travailleurs. Un cri de cœur est donc lancé à l’endroit de la population. La sensibilisation et leur implication seront essentielles pour garantir la survie à long terme du barrage.
Diane SAWADOGO (Stagiaire)/ MoussoNews