Ouagadougou : Vente de panier cadeaux, un business lucratif pour des femmes

Couramment appelé ‘’paniers ou box cadeaux’’ la vente des paniers en rotins ou en bois dans la capitale ouagalaise prend de plus en plus d’ampleur. Très sollicités pendant les fêtes, ils constituent une source de revenus pour nombreuses femmes.

« Combien coûte les paniers ? Je peux les remplir et les emballer ici ? », « Avez-vous des petits paniers pour les fruits ? », « Madame faites-vous la composition des paniers cadeaux ici ? », telles sont les expressions du quotidien de Salmata Kagambega/Dadouari, vendeuse de paniers cadeaux depuis plus d’une dizaine d’années.

Installée au pied de l’immeuble du super marché de mobiliers Orca Déco, Salmata accompagnée de ses deux filles font tourner l’entreprise familiale de vente de paniers cadeaux et de boîtes à surprises en bois.

L’idée de la vente des paniers ou box cadeaux est née de la forte demande des populations. En effet, Salmata qui ne faisait que l’emballage des cadeaux était toujours sollicité pour les paniers.  Avec le temps et la forte demande, elle décide alors de s’en procurer pour satisfaire la clientèle. « L’idée de vendre les paniers s’est installée au fur et à mesure que les clients en demandaient. Ils sollicitaient les paniers de mariages et les paniers pour les fins d’années. J’ai donc décidé d’en vendre pour tester le marché », relate-t-elle.

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Ces paniers, généralement utilisés pour offrir des cadeaux pour le mois de ramadan, les fêtes de fins d’années et pour les dragées lors des mariages sont la plupart du temps fait en rotins ou en bois.

Très sollicités, ils sont confectionnés à la main par des artisans burkinabè des localités de Bobo-Dioulasso, de Loumbila, de Koudougou et de Ouagadougou.

Francine Somda est également une vendeuse de paniers en rotins ou en bois depuis environs quatre ans. Dynamique et dégourdie, la jeune femme use de tous les moyens pour attirer la clientèle. « Pour mieux attirer la clientèle, je joue de la musique et j’offre des bonbons aux potentiels clients qui jettent un coup d’œil sur mes paniers. Certains achètent pour m’encourager et me recommandent à des mariées pour les paniers de draguées », explique-t-elle.

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Prix abordable et domaine rentable

La vente des paniers en rotins et en bois sont rentables selon Salmata. Les paniers, détaille-t-elle, vendus à 1000F, 3000F, 3500F connaissent une forte demande à l’occasion des fêtes telles que le ramadan et celles des fins d’années. « Pendant la période des fêtes du ramadan et les fêtes de fins d’années, nous débordons de clientèles. Il y a ceux qui viennent faire emballer leurs différents cadeaux que ce soit dans les paniers ou pas et il y a ceux aussi qui viennent nous demander de constituer les paniers », fait-elle savoir.

Elle indique vendre plus d’une centaine de paniers durant ses périodes de fêtes ce qui lui fait faire des bénéfices pour subvenir à ses besoins. « La vente des paniers est rentable. En tant que femme, j’arrive à gagner un peu d’argent ce qui m’amène à dire que ce milieu est très rentable. Je parviens à gérer la scolarité des enfants et à nourrir la famille », se réjouit -elle avant de préciser qu’elle est passé de détaillante à grossisse.

En tant que grossisse, ses paniers sont achetés par les structures organisatrices de surprises. « Mes paniers sont aussi achetés par les structures organisatrices d’évènements comme les agences de surprises. Avec elles, nous vendons plus d’une centaine de paniers, ce qui est plus avantageux pour nous », dit-elle.

Francine quant à elle affirme faire un chiffre d’affaires d’environs 65 000 F CFA par mois grâce à la vente des paniers ce qui lui permet de subvenir aux besoins de sa famille. « Je parviens à m’occuper de ma famille avec ce que je gagne dans la vente des paniers. J’ai aussi pu m’offrir une nouvelle moto avec mes économies », laisse-t-elle entendre avec fierté.

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« Le marché n’est pas toujours rose »

Comme tout domaine, la vente des paniers n’est pas sans difficultés. En effet les vendeuses rencontrent des difficultés d’approvisionnement dû au contexte sécuritaire du pays. Au-delà des localités telles que Bobo, Loumbila, Koudougou et Ouagadougou, elles faisaient venir les paniers de certains villages de la région du Nord et du Centre-Nord. « A cause de l’insécurité je ne peux plus avoir les paniers à un cout raisonnable dans les villages du Nord et du Centre-Nord. Cette situation me contraint à m’en procurer dans les villes de Bobo, Koudougou, Loumbila et Ouagadougou malgré le prix élevé auquel ils nous sont vendus », confie Francine, le visage froisé.

Salmata, quant à elle, évoque la morosité du marché. Elle indique avoir plus de clients pendant le ramadan et les fêtes de fin d’années. En dehors de ces grands moments, elle peine souvent à écouler sa marchandise. « Je vends beaucoup plus pendant les fêtes. Après le ramadan, il faut encore attendre le mois de décembre pour encore avoir de grosse vente. Les structures organisatrices de surprises viennent acheter un grand nombre en gros qu’elles utilisent généralement sur une bonne période et cela ne rend pas le marché rose pour nous », exprime-t-elle.

En plus de la morosité du marché, Salmata explique avoir un problème de personnel. Travaillant seule, elle a fait appel à ses filles pour l’aider de temps en temps dans sa vente.

Selon elle, l’aide que lui apporte ses enfants lui permet de se reposer un peu et d’avoir moins de charges à supporter. « Travailler avec quelqu’un est difficile. Il faut lui trouver un salaire à la fin du mois, nourrir la personne et assurer son déplacement alors que tu ne fais pas assez de recettes donc je préfère travailler avec mes filles en attendant », dit-elle.

Ces femmes vendeuses de paniers en rotins et en bois espèrent un jour apprendre la confection de ses paniers et ouvrir plus tard des boutiques de vente de paniers de luxe.

Mireille Sandrine Bado/MoussoNews