Patriotisme : Le port du Faso Danfani est une réalité au Collège privé Saint Laurent de Tanghin
Dans la cour du Collège Privé Saint Laurent, situé au quartier Tanghin, secteur 17 de Ouagadougou, une ambiance particulière règne en ce lundi 25 novembre 2024. Élèves et personnel administratif sont vêtus fièrement de Faso Danfani. Ce pagne constitue l’uniforme officiel de l’établissement depuis sa création en 2020.
Lundi 25 novembre 2024, il est 7h au Collège Saint Laurent situé au quartier Tanghin de Ouagadougou. Les élèves de la 6e à la 3e se regroupent pour la montée hebdomadaire des couleurs nationales. Ce rituel patriotique prend un éclat particulier grâce à l’uniforme commun. Elèves et personnel administratif sont tous en Faso Danfani. Un spectacle qui reflète l’identité culturelle et aussi l’engagement de l’établissement dans la promotion du consommer local.
Lorsque Jacob Ouédraogo, fondateur de l’établissement, a opté pour le Faso Danfani comme tenue officielle, il était animé par plusieurs objectifs : se différencier des autres établissements, valoriser le textile local et soutenir les femmes tisseuses.
Bien avant l’adoption, en 2023, du décret gouvernemental imposant le Faso Danfani dans les écoles burkinabè, il avait fait de ce pagne un symbole de patriotisme et d’authenticité au sein de son école.
« Dès la création de mon école, j’ai voulu me démarquer en choisissant ce pagne qui incarne notre fierté nationale. À l’annonce du décret, j’ai ressenti une immense satisfaction d’avoir été précurseur », confie-t-il.
Ce choix selon lui, vise à sensibiliser les jeunes à l’importance de consommer ce que le pays produit et à réveiller la fibre patriotique qui sommeille en eux.
Cependant, les débuts n’ont pas été sans défis. Parents et élèves se montraient réticents. Les parents, eux déploraient le coût élevé du pagne qui s’élève à 4 500 F CFA l’unité. Quant aux élèves, ces derniers avançaient des préjugés sur son confort.
« Certains élèves trouvaient le Faso Danfani lourd ou difficile à entretenir. Nous avons dû multiplier les sensibilisations pour démontrer qu’il s’agit d’un tissu de qualité, tissé avec du coton burkinabè, et qu’il symbolise notre identité », explique Jacob Ouédraogo.
Des cours de civisme et de patriotisme, ainsi que des sensibilisations sur l’importance du consommer local, ont permis de briser ces réticences. Aujourd’hui, parents et élèves adhèrent massivement à l’idée.
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Pour répondre aux plaintes initiales concernant le coût, l’établissement propose également des tee-shirts pour les mercredis et samedis, jours où le port du Faso Danfani n’est pas obligatoire.
Le port de l’uniforme est strictement contrôlé. Tout élève qui ne respecte pas la règle est renvoyé chercher sa tenue. «Le port est obligatoire, pas d’excuses valables pour ne pas la porter», précise le fondateur.
Pour assurer un approvisionnement régulier et de qualité, l’établissement a noué un partenariat avec une coopérative de femmes tisseuses.
Le fondateur a fait savoir que dès le débuts, les pagnes étaient commandés sur le marché. La demande dépassait l’offre. Une collaboration est vite trouvé avec une coopérative de femmes tisseuses qui, depuis lors leur fournis suffisamment le pagne à une qualité satisfaisante.
« Je suis très satisfait des pagnes confectionnés. Avec une seule tenue, l’enfant peut porter la même tenue pendant 2 ans. Sauf certains qui sont brouillons », souligne Jacob Ouédraogo avec un air amusé.
Le sourire aux lèvres, les élèves arborent fièrement leurs tenues. Nora Shamine Sarambéré, élève en 4e aborde fièrement sa tenue. « Notre tenue est confortable. Par rapport aux autres tenues qui sont inconfortables et qui donnent parfois des allergies. Le Faso Danfani est en coton et c’est paisible de le porter », affirme-t-elle.
« Ce pagne représente le Burkina, mon pays d’accueil. Je suis fière de le porter. C’est joli, unique et cela fait la différence», ajoute Kadidja Aboubacar, élève de 3e d’origine nigérienne.
Le Collège Saint Laurent, en adoptant le Faso Danfani avant même le décret gouvernemental, est aujourd’hui un modèle. Son fondateur, Jacob Ouédraogo, se réjouit «Notre vision était la bonne. Les mesures gouvernementales ne font que accompagner notre esprit de créativité”, a t’il conclut.
Diane SAWADOGO (Stagiaire)/ MoussoNews
Toutes mes félicitations à Monsieur OUEDRAOGO pour ses efforts constants en faveur de l’éducation et la valorisation des richesses du pays