Petits commerces : le maïs grillé, un aliment qui s’achète comme de « petits pains »
Le maïs grillé est peu à peu rentré dans l’habitude alimentaire des Burkinabè. Au-delà du service rendu à la population, cette activité constitue du même coup une importante source de revenu pour les jeunes filles et les femmes qui sont essentiellement les potentielles vendeuses. C’est le cas de Mariam Sanou, installé au quartier Boromakoté de Bobo-Dioulasso depuis plus de 10 ans. Sa spécialité, le commerce. Appuyé à cela, elle offre quotidiennement à sa clientèle du maïs grillé quel qu’en soit la saison. Mousso News est allé à sa rencontre le samedi 2 avril 2022.
A Bobo-Dioulasso comme un peu partout au Burkina Faso, le maïs frais a beaucoup d’utilités, parmi lesquelles, le maïs grillé au feu doux. Cet aliment tant bien nutritif qu’attirant est progressivement devenu une habitude alimentaire chez les populations, en circulation, ou à la maison, on en consomme partout. Au départ, consommé la plupart du temps dans les villages et dans les zones d’exploitations agricoles, cette pratique a fini par fidéliser les citadins, qui ne cessent d’en réclamer.
Cet engouement à inciter certaines jeunes filles et femmes à se lancer dans le commerce de grillage de maïs à Bobo-Dioulasso, activité, qui du moins reste porteuse selon elles. Installé au quartier Boromakoté de Bobo-Dioulasso, Mariam Sanou dit vendre le maïs grillé depuis son plus jeune âge.
« Quand j’étais adolescente, j’aimais déjà le commerce. A l’époque, ma mère partait au marché, et me payais du maïs frais pour 500 F CFA minimum que je grillais et vendais aux passants », a-t-elle dit, et de poursuivre que dès lors, elle s’est totalement investi dans cette activité. Selon elle, en saison sèche, le maïs frais se gagne pas facilement, ce qui fait que certains mois, il n’y a pas de vente. « En saison pluvieuse, nous gagnons facilement le maïs frais. Mais au cours de la saison sèche, nous sommes obligés d’attendre les grossistes qui partes prendre dans les villages voisins comme Diarradougou et qui reviennent nous en vendre à l’auto-gare. Nous achetons aussi et nous venons griller ici », s’est prononcée madame Sanou.
Une activité porteuse
A en croire la vendeuse, la vente de maïs frais et grillé est bien porteuse. Pour elle, cette activité constitue son commerce de base en plus des fruits et légumes qu’elle vend. « La vente du maïs apporte bien. Par jour, je peux griller du maïs pour 7000 et même 10 000 F CFA souvent. Cette activité me permets de prendre soin de moi et de mes trois enfants », a notifié Mariam Sanou. Cependant, selon elle, les jeunes filles de nos jours ne veulent pas exercer ces genres d’activités.
« De nos jours, beaucoup de jeunes filles trouvent que venir s’assoir et griller du maïs au bord de la route est source de dévalorisation. Elles pensent que quand elles font ces genres d’activités, elles sont en train de se rabaisser, et c’est déplorable surtout dans un monde ou les hommes ne veulent plus des femmes paresseuses qui n’exercent aucune activité rentable », s’est-elle indigné.
Pour Mariam Sanou, les clients ne manquent pas, même si en période hivernale les commandes sont beaucoup plus nombreuses. « La vente du maïs marche bien. Cependant, en saison pluvieuse, nous remarquons que les gens achètent beaucoup plus, et nous faisons de très bonnes affaires », a déclaré la jeune dame.
Léandre Sosthène SOMBIE