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Photographie: Harouna Marané initie les enfants autistes et atteint d’efficience intellectuelle
Des enfants autistes ont été initiés à la photographie par Harouna Marané. À l’issue de la formation, les œuvres des enfants ont été exposées pour leur grand plaisir et celui de leurs parents le samedi 29 juin 2024 au centre pour enfants autistes et déficience intellectuelle de l’ABAPE.
Une trentaine de photos ont été exposées au siège de l’association burkinabè d’accompagnement psychologique et d’aide à l’enfance (ABAPE). Ces images sont l’œuvre d’enfants autistes initiés à la photographie par l’artiste photographe Harouna Marané.
Pendant plusieurs jours, une vingtaine d’enfants autistes ont appris les bases de la photographie, la maîtrise de l’appareil photographique, les prises de vues avant de faire voir aux enfants leurs réalisations. C’est à l’issue de ces activités que les parents ont été invités à voir les meilleures productions de leurs enfants ce samedi 29 juin 2024.
Pour Harouna Marané, promoteur de cette formation, la photographie permet à l’enfant d’être attentionné, de se maîtriser, de se concentrer pour faire ressortir quelque chose de bon. Cette initiation à la photographie s’inscrit dans le projet photographique de Harouna Marané axé sur l’inclusion des enfants autistes de la ville de Ouagadougou intitulé « L’autre regard ».
« Le projet consiste à mener l’enfant à l’autocritique, en créant quelque chose, à inventer, et à montrer qu’il est capable de faire ce que les autres font. Il consiste à mener un autre regard sur l’enfant pour minimiser son handicap. L’autre regard, c’est l’enfant qui s’assume, qui crée et qui montre ce qu’il peut faire », souligne Harouna Marané.
Lauréat de l’appel à proposition #13 spéciale inclusion du Fond africain pour l’inclusion (ACF), le projet s’est mené avec l’accompagnement du Fonds africain pour la culture, qui nous a permis de mettre des appareils photo à la disposition des enfants.
L’initiative a été saluée par les parents des enfants, qui sont sortis nombreux. Chacun avait hâte de découvrir les œuvres de leurs enfants. Fiers, certains n’ont pas manqué de l’exprimer à leurs enfants. Ils ont surtout tenu à immortaliser l’évènement en prenant des photos de leurs enfants près de leurs œuvres.
« On apprécie bien l’initiative, ça nous va droit au cœur de voir qu’il y a des gens qui s’intéressent aussi à nos enfants », déclare Eugénie Sorgho, la mère de Marie-Ange Sorgho, une enfant de 8 ans qui fréquente le centre depuis 2019.
Quant à Benin Amadou, père de Cheick Abdoul Aziz Benin, il a demandé à ce que l’initiative soit renouvelée car elle contribue à l’autonomisation de leurs enfants.
« Les œuvres que vous avez présentées ce matin sont vraiment belles. Amener les enfants à prendre des photos, les amener à voir la beauté de ce qu’ils peuvent produire est vraiment louable », a-t-il ajouté.
Boukary Pamtaba, psychologue et coordinateur du centre pour enfants autistes et déficience intellectuelle de l’ABAPE, apprécie également cette initiation à la photographie qu’il considère comme thérapeutique pour les enfants.
« Ça nous a permis d’avoir une autre approche et nous allons l’intégrer dans notre programme. Quand un enfant se lève le matin et voit ce qu’il a fait, cela le mettra dans une situation de confiance. Lors d’une exposition, si on fait sortir ces images, ça va changer le regard de la société parce qu’elle ne sait pas que ces enfants ont les compétences pour réaliser ces images », a-t-il indiqué.
Par ailleurs, il a invité les parents à continuer l’initiative à la maison en soulignant que leurs enfants ont aussi le droit d’apprendre la photographie comme les autres enfants.
Cette initiative de Harouna Marané a non seulement permis de valoriser les compétences des enfants autistes, mais également offert une nouvelle perspective sur leurs capacités créatives. En permettant à ces enfants de s’exprimer à travers la photographie, ce projet contribue à leur inclusion et à leur épanouissement personnel. Il démontre que l’art peut être un puissant outil d’émancipation et de reconnaissance pour tous, indépendamment des défis auxquels ils sont confrontés.
Asmine Zerbo (Stagiaire) MoussoNews
