Pierre de Soleil : la concrétisation d’une passion d’enfance

Titulaire d’une Licence en finance comptabilité et gestion d’entreprise, par ailleurs inscrite en deuxième année de Master comptabilité contrôle et audit, comptable en jour, elle promeut une entreprise culturelle consacrée à la mode. Une passion qu’elle découvre très jeune car modifiant toujours les modèles tendances qui lui plaisaient. Pour elle, il fallait toujours une touche particulière, une couleur rare, un tissu qui n’attire personne qu’elle-même. Mousso News à la rencontre de Noëlla Murielle SANON, fondatrice de la marque de vêtements et d’accessoires Pierre de Soleil.

Tout part du naturel pour Murielle. Dès le bas âge, elle commence à modifier ses modèles, à en créer souvent. Elle exploitait ses tenues même quand celles-ci n’étaient plus à la mode comme on aime à le dire. “ Avec le temps, je me retrouvais à donner toujours mes modèles à mes camarades afin qu’elles les reproduisent. Il devenait donc difficile voire impossible pour moi de n’avoir un modèle que pour moi” raconte-t-elle. C’est ainsi qu’elle décide de rendre payant ses services en exploitant le talent de ses couturiers et en valorisant ce qu’elle sait naturellement faire « créer ».

Pierre de soleil, une marque de prêt à porter à base de tissus africains

Pierre de soleil est une marque de prêt à porter à base de tissus africains. “Nous confectionnons des tenues vestimentaires et des accessoires qui s’adaptent aux tendances du moment et qui en même temps, valorisent nos motifs et tissus africains” explique-t-elle.

Et d’ajouter que “nous croyons fermement qu’il est possible de répondre aux exigences du moment sans ignorer nos propres couleurs. Nous sommes également regardant sur l’acceptation des différences qui permet à chaque personne d’être la meilleure version d’elle-même car le style de l’autre n’est pas forcément celui qui nous convient”.

En ce qui concerne la confection des articles, Noëlla collabore en permanence avec six (6) couturiers indépendants pour la confection des tenues féminines et masculines. Par rapport aux accessoires, elle les manie elle-même pratiquement. “je suis chargée de la création et de la coupe de tous les patrons et je me fais aider par un couturier pour les points de couture car je suis toujours en apprentissage”, dit-elle.

Pierre de Soleil se fournit en matière première locale africaine du Burkina et d’autres pays voisins.

Le stylisme nourrit-il son homme ?

Affirmatif pour Pierre de Soleil. De son ouverture à aujourd’hui, Noëlla reçoit énormément en termes de revenus, ce qui lui permet d’investir toujours et encore sur son projet et surtout de se perfectionner davantage à travers la formation. “j’ai effectué un voyage d’étude au Ghana où je me suis perfectionnée en confection de sacs, j’ai dernièrement acquis une machine industrielle appropriée à la confection d’accessoires en cuir et je paie le salaire d’un personnel permanent qui est composé de deux personnes” signifie-t-elle.

Des difficultés ?

Des difficultés, Pierre de Soleil en  rencontre pas mal. Celle majeure demeure l’indépendance des couturiers qui restreint sa capacité d’approvisionnement au temps voulu et tend à réduire sa fiabilité vis-à-vis des consommateurs. A cela s’ajoute l’insuffisance de moyens financiers parfois ; la culture moins développée du prêt à porter local par rapport aux tenues importés (la résistance face aux produits de jeunes styliste); le coût de la communication (mannequins professionnels photographes professionnels, animations des pages) par rapport à la taille et aux recettes de l’entreprise; l’indisponibilité de certaines matières premières sur le marché local.

Noëlla admet que malgré les difficultés, il y a de l’espoir tant que les produits sont consommés par les burkinabè. Et spécifiquement, “pour Pierre de Soleil les produits sont à 80% consommés par des Burkinabè” rassure-t-elle.

Des perspectives ?

Pierre de Soleil ambitionne de créer son propre atelier de couture en acquérant différentes machines à coudre, embaucher un personnel permanent ce qui me permettra d’améliorer la productivité et la rentabilité de son activité. Faire connaître la marque dans le monde à travers des représentations partout au Burkina et à l’extérieur car ayant déjà des clients dans plusieurs pays africains et européens. “Ma vision est de créer un complexe qui tiendra compte de plusieurs branches de la mode. Bien évidemment la coiffure en fera partie la décoration d’intérieur et évènementielle également. Cela représente pour moi un moyen d’aider chaque personne à trouver son style car indépendamment de notre volonté, l’apparence en dit souvent long sur nous” confie-t-elle.

Rachel Bicaba/ Mousso News