Projet de reconnaissance du mariage religieux et coutumier par la loi : des hommes jubilent avec réserve
Dans l’avant-projet sur le code des personnes et de la famille il est proposé une reconnaissance du mariage religieux et coutumier. Si cette proposition de loi est fort appréciée par certains burkinabè notamment des hommes, d’autres par contre expriment leur inquiétude.
Des hommes comme Adama Boyo ont applaudi la proposition de la loi pour la reconnaissance du mariage religieux et coutumier. « C’est même plus authentique que l’acte de mariage à voir le nombre de divorce » a-t-il dit.
Bernard Sawadogo trouve que c’est un véritable retour aux sources pour valider nos valeurs culturelles, lesquelles sont valorisantes. « Voici maintenant les vraies valeurs rejaillissent … nous savons que nous ne pouvons pas échapper aux mariages traditionnel ou religieux et pourtant, on fait semblant de l’ignorer devant la loi. Je parie qu’on peut tout exclure dans la culture africaine, sauf les valeurs sacrées du mariage. Donc il est grand temps que tout soit conforme aux exigences traditionnelles. Vivement que cette loi soit adoptée le plus vite possible. » a-t-il expliqué.
Des internautes mettent des réserves
Sur la page Facebook de l’agence d’information du Burkina (AIB), des internautes n’ont pas tari de commentaire, même si certains y mettent des réserves sur la proposition de loi. Ils louent toutefois, l’idée et fait ressortir le fait que les textes en la matière ne manquent pas, seulement ces lois demeurent inappliquées. Pour Amidou Naon, au Burkina ce ne sont pas les textes qui manquent mais leur application fait défaut. Sinon, dit-il : « c’est une très belle idée de reconnaitre légalement les mariages religieux et coutumier ».
Certains internautes n’ont pas manqué d’émettre des doutes et inquiétudes sur les conditions de cette loi en cours, surtout le droit des enfants en cas de situation malheureuse. « L’essentiel, c’est que ces mariages obéissent aux mêmes conditions de fond et de forme. En effet, nous savons pourquoi des gens s’y engouffrent… c’est pour éviter les contraintes de la loi…alors que dans les religieux et coutumiers visent la symbolique…et les enfants sont laissés à eux-mêmes en cas de situation malheureuse… », déplore Gaston Traoré. Il faudra, recommande Drissa Ouédraogo, encadré cette loi pour éviter des dérapages. « La reconnaissance légale des mariages religieux et coutumiers, c’est tout ce qu’on attendait », dit-il.
Djeneba Naon/Stagiaire