Rakiétou Traoré/Sanou : La dame de ‘’fer ‘’qui maîtrise son art

Rakiétou Traoré/Sanou est une experte dans le domaine de la construction métallique. Spécialisée dans la soudure à l’arc électrique, la confection d’ouvertures et de meubles en fer, elle à ouvert et gère son propre atelier à Bobo-Dioulasso.

La construction métallique ou encore soudure est une activité qui a été transmise à Rakiétou depuis l’enfance. Membre d’une famille de techniciens, la jeune femme a très vite développé une passion pour la construction métallique. « Je viens d’une famille de techniciens. Dans notre cour, vous trouverez des électroniciens, des électriciens, des soudeurs, etc. », révèle Rakiétou.

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Rakiétou en plein travail

Celle qui voulait au départ suivre les traces de son père qui était électronicien s’est par la suite prise de passion pour la soudure grâce à son oncle, de qui elle était très proche.

Quelques années plus tard, Rakiétou fait le choix de la construction métallique comme filière de formation et va se donner les moyens de vivre pleinement sa passion.

Un parcours rude, parsemé de défis

La passion de Rakiétou pour la soudure l’a conduit après son succès au BEPC et BEP général à s’orienter pour l’année scolaire 2011-2012 dans cette filière au Lycée Professionnel Régional Guimbi Ouattara.

Une fois, son Baccalauréat professionnel en poche, elle se retrouve face aux réalités de la formation professionnelle au Burkina Faso. Pour poursuivre ses études, la jeune femme devrait se rendre à l’étranger car dit-elle « ma filière n’a pas de suite dans nos universités et il fallait aller à hors du pays pour poursuivre les études. Etudier à l’étranger demande beaucoup de ressources et comme je n’avais pas les moyens nécessaires, il fallait trouver d’autres alternatives ».

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Une œuvre de Rakiétou

Elle se rend aussi compte que le milieu du travail demande beaucoup plus de compétences que ce qu’elle a appris à l’école. « Le plus souvent, la formation c’est juste le nom, après nous n’avons pas la main. Nous avons le diplôme mais pas la compétence. », laisse entendre la jeune femme.

Pour s’en sortir, Rakiétou enchaîne les stages dans des entreprises industrielles et les ateliers de soudure à travers la ville de Sya avec pour objectif l’acquisition de compétences pratiques et le perfectionnement de son art.  

Ainsi, sur le terrain, au milieu des hommes et face aux préjugés machistes souvent associés à son métier, elle s’arme de courage et se forme ardemment. Sa rigueur dans le travail et son abnégation ne passent pas inaperçues. En 2016, elle se voit sollicitée par un centre de formation (CEBNEF de Dafra) pour dispenser des cours à des apprenants, elle décide alors de voler de ses propres ailes en ouvrant son atelier en 2017.

La soudure au féminin

« Chez moi, la qualité est importante », affirme Rakiétou. Avec rigueur, créativité et un accent prononcé sur les détails, elle a pour but de toujours confectionner des ouvertures et des meubles résistants en utilisant du fer de bonne qualité. « Certains viennent d’abord me tester, en me confiant de petits travaux mais ils finissent toujours par me confier de gros marchés. D’autres trouvent également que mes prix sont élevés mais ils sont toujours satisfaits du résultat final », précise-t-elle.

Pour le bon déroulement de ses activités, Rakiétou fait appel à des contractuels qui n’hésitent pas à lui donner un coup de main dans ses tâches. « Je travaille beaucoup avec des contractuels, je leurs fait appels quand j’ai énormément de marchés. Je leurs donne des échantillons de ce que je veux et ils m’aident dans le travail. Ils savent à quel point je suis attachée à la rigueur donc ils travaillent bien. », confie-t-elle.

En plus des contractuels, elle a aussi des apprentis et des stagiaires qu’elle forme au quotidien. Et parmi eux, il y a des filles qu’elle encourage à donner le meilleur d’elles-mêmes.

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Une œuvre réalisée par Rakiétou

Un époux bienveillant

C’est avec un large sourire que Rakiétou parle de son époux qui l’a toujours soutenu. « Je souhaite à toutes les femmes de rencontrer des hommes qui les aident à avancer dans leur carrière », dit-elle.

Son époux, lui aussi technicien spécialisé dans la maintenance industrielle, option électromécanique lui est d’un soutien inestimable.

A l’en croire, il l’encourage énormément, la motive à se former davantage afin d’acquérir de nouvelles compétences et lui trouve souvent des marchés. 

Les difficultés ne manquent pas

La jeune femme de ‘’fer’’ est confrontée à des difficultés dans son métier. L’octroi de projets et marchés publics est la difficulté majeure qu’elle rencontre dans ce domaine. « Il y a beaucoup de magouilles dans l’octroi de projets et de marchés publics dans ce secteur. Il faut que les autorités s’y penche et je les invite à plus de contrôle », lance-t-elle.

Être une femme dans le domaine est aussi une difficulté. En effet, certains clients hésitent à lui octroyer des marchés importants et doutent encore de ses compétences.

Déterminée, elle a pour ambition de mettre en place un centre de formation et encourage les jeunes filles et les femmes à ne pas craindre les métiers techniques.

Haoua Coulibaly/MoussoNews

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