REN-LAC : Les femmes moins corrompues et peu impliquées dans la lutte contre la corruption

Quel rapprochement entre le genre et la corruption ? Cette thématique a fait l’objet de réflexion et d’étude pour le Réseau National de Lutte Anti-Corruption (REN-LAC). Un atelier de restitution de cette étude a eu lieu ce jeudi 18 janvier 2024 à Ouagadougou.

« Genre et corruption », le réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) a mené une étude sur cette thématique dans l’optique d’améliorer la situation de la corruption au Burkina Faso.

Faire l’état des lieux de la corruption au Burkina Faso, approfondir la réflexion sur le genre et la corruption, analyser le comportement des hommes et des femmes par rapport à ce phénomène, relever les conséquences sur la société, voici tout le sens de cette étude. Il était aussi question de parvenir à des recommandations afin de favoriser une meilleure implication des hommes et des femmes dans lutte contre la corruption et établir une documentation sur la problématique.

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Le présidium

Selon le secrétaire exécutif du REN-LAC Sagado Nacanabo, cette étude est une deuxième dans l’histoire du REN-LAC car la première avait été faite il y a 10 ans. « L’étude portant sur « genre et corruption » que nous reconduisons pour une deuxième fois après 10 années d’expérimentation a été rendue nécessaire parce qu’on a constaté que malgré les recommandations de la première étude, certains domaines de la problématique sont passés inaperçus. Il fallait revoir cela afin d’améliorer les connaissances sur le lien entre la corruption et le genre », affirme-t-il.

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Sagado Nacanabo,secrétaire exécutif du REN-LAC

Les femmes sont moins corrompues que les hommes

Les résultats de l’étude ont prouvé que les femmes sont moins coupables d’actes de corruptions que les hommes. Elles sont souvent victimes. Par ailleurs, elles sont aussi moins impliquées dans la lutte contre ce phénomène. C’est ainsi que cela a suscité des questionnements qui sont entre autres : pourquoi les femmes sont moins corrompues ? Passent-elles par des intermédiaires ? Est-ce parce qu’elles sont moins exposées et moins actives dans les sphères de décision ou cela est dû à leur position socio-professionnelle ? etc.

« Les femmes chefs d’entreprises donnent moins de pots de vins que les hommes. On a essayé de connaitre les raisons. Nous avons eu des témoignages certes, mais ce n’est pas très significatif. La femme est actrice de la corruption mais ces cas sont très rares. Nous avons également réfléchi sur leur faible participation à la résolution de cette problématique » explique Habibou Koanda /Zongo Sociologue, consultante de l’étude.

A l’en croire, la position socio-professionnelle des hommes et des femmes est un facteur déterminant de leur attitude et de leur comportement face à la corruption.

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Habibou Koanda /Zongo Sociologue, consultante de l’étude.

A l’issue de cet atelier, les amendements, les apports, les propositions de solutions et les recommandations seront prises en compte par le REN-LAC afin d’améliorer le rapport d’étude qui sera par la suite mis à la disposition des Burkinabès. Cela pourrait favoriser un engagement plus actif de chacun dans la lutte contre la corruption au Burkina Faso et contribuer au développement du pays.

E. W. Heureuse CONGO/MoussoNews

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