Retour des Condiments : Un soulagement pour les consommateurs
Après des mois où les condiments étaient devenus des denrées rares, les marchés et yaars retrouvent progressivement leurs couleurs. Les légumes frais font leur retour ravissant les amateurs de bonne cuisine. Cependant, malgré cette abondance retrouvée, les prix demeurent élevés mais suscitent plus ou mois un soulagement chez les consommateurs.
Des tomates, des concombres et des poivrons à porte de vue dès l’entrée de M’Ba Simon Toega Yaar. Le marché sent les épices et les condiments fraîchement cueillis.
Si ce retour est attribué du fait des pluies plus fréquentes, la réalité, selon les vendeuses, est que les maraîchers ont dû redoubler d’efforts avec un arrosage assidu afin de fournir ces précieux légumes
« Les produits de la saison pluvieuse ne sont pas encore là, mais bientôt ils le seront. En attendant, il y a certains comme les aubergines qui sont très accessibles », indique Haoua Baguian, vendeuse de feuilles et d’aubergines. Ses tas composés de trois aubergines coûtent pour certains 200 FCFA et pour d’autres 300 FCFA.
Hadiguetou Kiendrebeogo vend des tomates, du poivron et du piment. Elle reconnaît une plus grande disponibilité des condiments par rapport aux mois précédents.
À l’en croire, les tomates viennent peu à peu, mais ce ne sont pas des tomates du Burkina Faso. « La tomate aime la pluie et on n’a pas encore de pluie pour le moment, donc on prend une partie au Ghana et une petite partie ici », explique Hadiguetou.
Le marché abonde également de feuilles. Rasmata Kiemtoré en vend de toute sorte. Leur disponibilité est due, selon elle, à la conjugaison des arrosages et des eaux de pluie. « Quels légumes n’aiment pas la pluie à l’exception des choux ? », poursuit Rasmata Kiemtoré en riant.
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Mariame Ouédraogo, vendeuse de choux et de poivrons, traite les choux de capricieux. « Ils n’aiment ni les périodes de forte chaleur, ni la pluie. Leur saison idéale est la saison froide, autour du mois de décembre », explique-t-elle. Cependant, comparé aux mois précédents, leur prix a nettement diminué. Mariame Ouédraogo vend les siens en tas de trois choux à partir de 500 FCFA selon le poids.
Certains légumes restent cependant chers
Les clients sont certes ravis du retour progressif des condiments, mais ils restent toujours, selon eux, chers.
Habiba (nom d’emprunt), avec son bébé au dos, fait des courses pour sa cuisine du jour. Elle est certes ravie du retour de cette diversité de condiments, mais estime que les prix doivent être revus à la baisse. « Ça va, mais les prix peuvent encore baisser. Les autres années, en cette période, les condiments sont plus accessibles et les feuilles de ‘bouribouri’ au même prix dépassaient cette quantité », dit-elle un peu déçue en prenant son sachet de feuilles.
Ces prix bas, selon les vendeuses de condiments, auraient été possibles avec une meilleure pluviométrie. « Tout est là, mais les légumes restent chers. Je prends par exemple le sac de 50 kg de poivrons à 22 500 FCFA et le carton de tomates à 53 000 FCFA. Inshallah, s’il y a plus de pluie, il y aura plus de condiments et les prix vont baisser », indique Hadiguetou Kiendrebeogo. Elle vend ses tas de tomates à 500 FCFA et 1000 FCF.
Quant aux oignons, certaines clientes s’attendaient à une légère baisse du prix. Hélas, la saison n’a aucun impact sur eux. Les oignons, selon Isabelle Ilboudo qui en vend exclusivement sont récoltés à partir du mois de février. « Ils sont abondants et moins coûteux à partir de cette période jusqu’au mois d’avril. Actuellement, les gens sont en train d’écouler les oignons de la récolte passée. Il ne faut donc pas s’attendre à une baisse », indique-t-elle.
Les légumes arrosés ne résistent pas à l’eau de la pluie
« Les maraîchers ont fait du bon travail avec un bon arrosage ; on a de tout : il y a de la tomate, des aubergines, des concombres, des feuilles et plusieurs autres condiments. Mais ils se gâtent », souligne Rasmata Compaoré, vendeuse de tomates et de courgettes. À ses dires, les légumes issus de l’arrosage se dégradent lorsque les pluies les battent.
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Par ailleurs, dans un coin sous son hangar, sont disposées des caisses de tomates en phase de pourriture suite à une fine pluie tombée la veille. « Vivement une meilleure pluviométrie pour que nous puissions nous procurer des légumes arrosés par la pluie », exhorte Rasmata Compaoré.
Même refrain chez Mariam Compaoré la vendeuse de choux qui s’attelle à trier des poivrons en phase de dégradation pour les jeter. Selon elle, ses sacs de poivrons ont été battus par ladite pluie.
En dépit des défis posés par la fluctuation des prix et les aléas climatiques, le retour progressif des légumes sur les marchés apporte un répit bienvenu aux consommateurs.
Avec l’espoir d’une pluviométrie plus favorable, les acteurs du marché et les acheteurs attendent une amélioration qui pourrait alléger la facture tout en continuant à enrichir les cuisines locales.
Asmine Zerbo (Stagiaire) MoussoNews