Rosalie Zougmoré : l’expertise féminine dans le métier de frigoriste

La réparation de réfrigérateur, de climatisation et bien d’autres machine dans le domaine du froid n’a plus de secret pour Rosalie. A 27 ans, la jeune fille force l’admiration et s’impose au quotidien avec professionnalisme et qualité.

La révolution professionnelle des femmes devient de plus en plus fréquente. Au Burkina Faso, nombreuses sont ces femmes qui se développent dans des « domaines destinés au départ aux hommes ». Rosalie Zougmoré figure parmi celles-ci. Elle se définit aujourd’hui comme frigoriste car elle s’occupe de l’installations et de l’entretien des frigos, des congélateurs et des climatiseurs.

L’idée d’être femme frigoriste lui est venue comme un moyen d’indépendance financière. Depuis l’enfance, Rosalie enchaîne de petits boulots pour subvenir à ces besoins ainsi que ceux de sa famille. « Je suis issue d’une famille où je me dois de travailler afin de me nourrir, assurer ma scolarité et celle de mes frères. C’est de là qu’est donc né en moi l’esprit d’entreprendre » explique-t-elle en indiquant avoir fait la vente ambulante de marchandises.

Le désir d’un métier plus rentable

Rosalie a toujours voulu mener une activité plus rentable et être épanouie dans ce qu’elle fait. C’est ainsi qu’elle a décidé de lancer son entreprise virtuelle nommée « Wendpuiré multi services ». Pour être plus efficace, elle fait appel aux prestations de Abdoul Rahim, un jeune étudiant car dit-elle « Etant une fille, ce n’est aisé de soulever certains appareils ». Abdoul Rahim n’a aucune qualification dans le domaine mais apprend beaucoup à ses côtés.

En plus de l’installation et de l’entretien, elle donne des conseils aux clients pour le choix des congélateurs et des climatiseurs avant l’achat. Cependant il y a des enjeux. Selon elle, certains clients préfèrent choisir leurs matériels eux-mêmes et lorsque l’appareil est défectueux, c’est le frigoriste qui l’a installé le fautif.

Rosalie facture ses clients par prestation de services. Les installations coûtent minimum 15 000 FCFA et les entretiens 10 000 FCFA. Par jour, elle peut gagner environ 5 000 FCFA, étant donné qu’elle n’est pas tous les jours sollicitée pour des services.

En plus d’avoir mis en place son entreprise virtuelle, elle continue de faire des stages afin de se perfectionner dans le domaine.

Le genre, une entrave dans le domaine

La jeune frigoriste est parfois confrontée à une marginalisation liée à son genre dans son domaine d’activité. A l’en croire, les responsables de structures sous-estiment la gent féminine et préfèrent embaucher les hommes. « Tu peux commencer un stage au même moment qu’un homme mais à la fin c’est ce dernier qui sera embauché. Même sur le terrain, les responsables préfèrent envoyer les hommes car selon eux, la femme n’a point les capacités physiques requises pour le travail », raconte-t-elle. A l’entendre, d’autres filles se sont laissées décourager et ont abandonné.

Malgré les difficultés qu’elle traverse, cette jeune fille rêve grand. Avec ses épargnes financières, elle envisage plus tard ouvrir son propre local de prestation de service et de vente de matériels de froid et climatisation. Ainsi, elle pourra donc former et créer des emplois pour des femmes mais aussi des hommes. Cela constitue le moyen pour elle, de se faire une place dans le domaine de frigoriste.

Wendpanga Reine Bénédicte / Stagiaire