
Santé : L’ONIDS maximise les sensibilisations pour la réduction des décès maternels dus aux interruptions non sécurisées de la grossesse

Ouagadougou, Saaba, Tabtinga, Bogodogo, Balkuy… l’Organisation pour de nouvelles initiatives en développement et santé (ONIDS) multiplie les séances de sensibilisations pour la réduction des décès maternels dus aux interruptions non sécurisées de la grossesse. Des parajuristes ou clubs communautaires sont déployés dans diverses zones, surtout rurales, pour veiller à une meilleure compréhension du cadre juridique de l’ISG.

Pour la réduction des décès maternels dus aux interruptions non sécurisées de la grossesse au Burkina Faso, l’Organisation pour de nouvelles initiatives en développement et santé (ONIDS) s’engage activement dans la sensibilisation des populations à Ouagadougou et dans les zones rurales sur les aspects juridiques de cette pratique.
Des parajuristes pour les sensibilisations
Pour une meilleure compréhension du cadre juridique régissant la pratique de l’interruption sécurisée de grossesse, l’ONIDS agit en collaboration avec des parajuristes et des clubs communautaires. Ils déploient des efforts considérables pour informer et éduquer les jeunes filles et femmes sur leurs droits et les options légales qui s’offrent à elles en cas de grossesse non désirée. C’est le cas pour des populations de Tabtinga qui sont éduquées sur les conditions de recours à l’interruption sécurisée de la grossesse selon le cadre juridique du Burkina Faso.

À en entendre Urbain Gaston Ganemtoré, parajuriste à l’ONIDS, le manque d’informationsur le cadre juridique de l’ISG est la principale barrière soulignée par des populations. Alors, par des techniques, des parajuristes abordent la question de l’interruption sécurisée de la grossesse selon la loi, une thématique qui s’est révélée sensible pour des communautés. « Nous commençons à parler des grossesses non désirées qui intéressent beaucoup de parents. Ensuite, nous les laissons citer eux-mêmes les conséquences des interruptions non sécurisées de la grossesse et nous abordons en même temps l’ISG selon la loi », explique-t-il dynamiquement.
Au cours des séances de sensibilisation avec les communautés, les parajuristes les informent en langue mooré ou autre sur les conditions d’accès à l’interruption sécurisée de la grossesse selon la loi. Ces conditions s’appliquent en cas de malformation grave du fœtus jugée incurable, en cas de viol, d’inceste et lorsque la grossesse met en péril la santé de la mère.
De l’avis du parajuriste Urbain, ces sensibilisations impactent les communautés. Car, dit-il, « de plus en plus de populations nous sollicitent pour discuter avec des personnes qu’ils vont eux-mêmes rassembler. » Les personnes sensibilisées sont en quelque sorte nos relais, elles passent le message dans les zones où nous ne sommes pas. Et cela est vraiment un impact pour nous », a-t-il détaillé.
Pour Molenga Noélie, ces séances de sensibilisation lui sont bénéfiques. « Avant, nous ignorions beaucoup de choses dont nous souffrions. » Mais ces discussions nous révèlent beaucoup de choses concernant nos vies de femmes… « Mais à présent, nous savons quoi faire en cas de viol ou autres… », reconnaît-elle.

Des clubs communautaires, plus de sensibilisations
Pour un large éventail de sensibilisations sur l’interruption sécurisée de grossesse selon le cadre juridique, des clubs communautaires sont également mis en place dans plusieurs zones de Ouagadougou. À Balkuy, des clubs communautaires révèlent que des viols sont fréquents dans cette zone.

À l’image des autres membres de ces clubs, Ouédraogo Rose souligne des difficultés qu’elles rencontrent, dont principalement le manque d’outils pédagogiques. « Les membres des clubs communautaires estiment que, pour renforcer leur crédibilité, elles souhaitent être dotées d’outils pédagogiques qui vont servir de base pour la sensibilisation. Aussi souhaitent-ils être munis d’instruments pour faciliter leur reconnaissance », a révélé Abdoul Aziz Aristide Ramdé, parajuriste à l’ONIDS.

Ces membres ont également pour besoins des formations en fabrication de serviettes hygiéniques, le renforcement de capacités sur les grossesses non désirées, les IST et autres thématiques. « Nous souhaitons aussi initier diverses activités, dont des kermesses, des théâtres en lien avec l’ISG, le viol, les grossesses non désirées…Actuellement, à part les séances de sensibilisation, nous ne menons aucune activité en lien avec les thématiques », a lancé Rose Ouédraogo, un membre des clubs communautaires de Balkuy.
Le travail est assez long…

Des parajuristes de l’Organisation pour de nouvelles initiatives en développement et santé (ONIDS) plaident également auprès des partenaires financiers dont SAAF pour une augmentation des ressources. Urbain Gaston Ganemtoré a souligné l’importance d’étendre les initiatives de sensibilisation sur le cadre juridique de l’interruption sécurisée de grossesse dans la ville de Ouagadougou, en particulier dans les zones rurales où l’information est limitée.
Aussi, il a plaidé pour la prise en compte de l’ONIDS dans les plans de financement pour aborder d’autres thématiques telles que la réduction des cas de grossesses non intentionnelles en milieu scolaire et des cas de décès maternels liés à l’ISG…
Annick HIEN/MoussoNews