Sapins : Objet décoratif ou relique chrétienne ?

À l’approche des fêtes de fin d’année, les rues de Ouagadougou s’illuminent et se parent de sapins, guirlandes et jeux de lumière. Ces décorations attirent les passants et embellissent la ville. Symbole chrétien ou simple objet décoratif ? Cette interrogation a suscité une panoplie de réactions divergentes sur ce qu’est réellement le sapin.

Dans l’effervescence des préparatifs de Noël, Ouagadougou vibre au rythme des décorations scintillantes. Les commerçants rivalisent d’ingéniosité pour attirer une clientèle variée. Les sapins, en particulier, s’imposent dans les vitrines et les étals de la ville.

Pourtant, une question divise : ces arbres décorés sont-ils exclusivement destinés aux chrétiens ?

Une simple interrogation qui a pourtant divisé les avis de ceux qui l’associe à la religion contre ceux qui ne trouve qu’en cet arbre juste un décor.

Abdoul Karim Congo, vendeur de sapins, semble tranché sur la question.

« Approchez Madame, lequel vous plaît ? », lance-t-il à une passante hésitante devant un grand sapin blanc.

 « Jusqu’à présent, ce ne sont que des clients chrétiens qui payent mes sapins. Il représente la naissance de Jésus, alors que ferait un musulman avec un sapin ? », a-t-il interrogé.

Il n’a pas hésité à laisser percevoir sa position vis-à-vis du sapin, qu’il associe une connotation directe avec le christianisme.  

Mais cette conviction ne fait pas l’unanimité. Contre cette idée, Aminata Ouédraogo est pourtant une musulmane, “très praticante”, comme elle l’a signifié. Devant l’étal de Koudaogo, elle choisit des guirlandes pour décorer son sapin.

« Qui a dit que le sapin est réservé aux chrétiens ? Chaque année, j’en achète un pour mes enfants. C’est joli, ça embellit la maison », confie-t-elle avec enthousiasme. Pour elle, le sapin est avant tout un objet décoratif, dénué de connotation religieuse.

Pourtant, elle n’échappe pas aux critiques. « Mes invités me demandent souvent pourquoi j’ai une décoration chrétienne chez moi. Mais je ne vois pas le mal. C’est pour le plaisir des enfants », explique-t-elle.

Kouraogo Ouédraogo, un autre vendeur de sapins, partage cette vision. Chaque année, il distribue quelques sapins aux enfants de son quartier, sans distinction religieuse. « Le sapin est un arbre, pas un symbole religieux. Certains cherchent toujours à diviser les religions, mais rien dans les livres sacrés ne mentionne que le sapin est aux chrétiens », affirme-t-il.

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Cependant, Ferdinand Yanogo, en pleine préparation des fêtes, défend l’idée d’un lien étroit entre le sapin et la religion chrétienne. « Jésus est né pendant l’hiver, et le sapin, symbole de cette saison, représente cet événement. Pour moi, c’est un rappel de la naissance du Christ », explique-t-il en achetant des guirlandes.

« Le sapin est autrement appelé ‘’Arbre de Noël’’ et Noël est une fête chrétienne. Vous voyez que le Sapin a donc une appartenance aux chrétiens. Mais si un musulman veut se l’approprier, c’est sans contrainte, mais nous retenons tous qu’il s’agit d’un symbole chrétien », ajoute-t-il.

Au-delà des croyances et des traditions, le sapin semble désormais s’inscrire dans une dynamique universelle, adoptée pour sa beauté et sa capacité à rassembler. À Ouagadougou, il s’invite dans les foyers, qu’ils soient chrétiens ou musulmans, comme un symbole de fête et de partage, transcendant les frontières religieuses.

Diane SAWADOGO (Stagiaire)/ MoussoNews