SIAO 2024 : L’Association Yelmani, vitrine de produits bio des femmes déplacées de Loumbila
Pour la première fois, l’Association Yelmani participe au Salon International de l’Artisanat de Ouagadougou (SIAO), mettant en lumière une coopérative féminine de Loumbila. Composée essentiellement de femmes déplacées internes, elle incarne une véritable initiative pour l’autonomie et la souveraineté alimentaire, produisant des aliments biologiques certifiés, issus de l’agro écologie et des produits Made in Burkina.
L’association Yelmani, dont le nom signifie “Changement” en langue dioula, se fixe un objectif audacieux de promouvoir une agriculture durable et locale pour assurer la souveraineté alimentaire du Burkina Faso et aussi miser sur le changement de mentalité sur la consommation des produits locaux. « La souveraineté alimentaire, c’est produire et consommer des aliments qui sont le fruit du travail des hommes et des femmes du Burkina », explique Nicole Sawadogo, chargée de communication de Yelmani. Pour elle, cette souveraineté repose sur des produits cultivés et transformés sans aucun intrant chimique, en accord avec les principes de l’agroécologie.
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Dans cette optique, Yelmani a mis sur pied une coopérative féminine regroupant des femmes déplacées internes de Loumbila. Ces femmes cultivent des produits maraîchers bio. L’association Yelmani apporte son aide, en transformant ce qu’elles produits en de nouveaux produits. Des confitures, des thé à base de moringa, citronnelle, de la purée de tomate fraiche, des herbes séchées comme la menthe et aussi l’aubergine séché. Tous ces produits sont certifiés bio par le Conseil National de l’Agriculture Biologique (CNABio), un gage d’authenticité et de qualité. « À Yelmani, nous misons sur le bio, car cela correspond à notre vision de l’originalité et de la durabilité », affirme Nicole Sawadogo.
Au-delà de la production, l’association Yelmani accompagne également ces femmes pour leur permettre d’atteindre une réelle autonomie. « Tout ce qu’elles produisent leur appartient. Yelmani se charge simplement de les accompagner dans leurs efforts », précise Nicole. Cette initiative permet aux productrices de subvenir à leurs besoins et de contribuer à une économie locale plus résiliente.
Le SIAO représente une vitrine unique pour Yelmani, et l’association se réjouit de cette première participation. « Grâce au salon, nous avons pu rencontrer de nombreux visiteurs curieux et intéressés par nos produits », confie Nicole Sawadogo. Toutefois, elle relève quelques points d’amélioration pour une meilleure organisation des stands lors des prochaines éditions. « Il serait judicieux de structurer les stands par type de production. Mélanger les exposants en agro-business avec ceux d’objets d’art, par exemple, rend la visite moins cohérente pour les visiteurs », propose-t-elle.
Bien que des ajustements soient nécessaires, Nicole Sawadogo reste optimiste pour l’avenir de Yelmani au SIAO. Forte de cette première expérience, l’association espère continuer à connaître ses produits bios « Made in Burkina », fruits des efforts des femmes de Loumbila, lors des prochaines éditions.
Diane SAWADOGO (Stagiaire)/ MoussoNews