Solidarité des femmes : Cette arlésienne
Peut-être que des yeux féminins liront ces lignes avec une moue de dédain. Et donneront ainsi raison aux phrases suivantes : « Les femmes ne se soutiennent pas ». « Les femmes ne s’aiment pas ». « Le premier ennemi de la femme, c’est la femme elle-même ». Ce sont des affirmations qui courent les rues. Et ce n’est pas tout.
« Je préfère être assistée lors de mon accouchement par un homme plutôt qu’une femme. Elles ne sont pas accueillantes. Elles sont même très sévères au moindre caprice, pourtant indépendant de ta volonté pendant les contractions », confiait une jeune dame.
Autre domaine, autre propos. « Moi je ne vais jamais voter cette candidate à la conquête du fauteuil présidentiel. Non, Non et Non. Quelle bonne leçon peut-elle nous donner ? Sur quel bon chemin nous mènera-t-elle ? Elle qui n’est pas dans un foyer, pire qui se dépigmente ? », déclarait une femme à propos d’une candidate à l’élection présidentielle de 2015 au Burkina.
Pourtant, 52% de la population burkinabè est formée par l’autre moitié du ciel. Leur voix compte donc dans les urnes. Cette candidate pouvait par conséquent s’asseoir sur le fauteuil présidentiel si elle avait eu le soutien des femmes et si les critiques étaient plus dardées sur son projet de société plus que sur la couleur de son fond de teint !
Hélas !
« Les femmes ne se soutiendront jamais. Elles ne s’aiment pas. Elles préfèrent tirer celle qui est haut vers le bas», affirme un homme. Il n’est pas, en effet, rare de voir l’indifférence que des femmes ont face au succès féminin. Au lieu d’encourager, voire aider à valoriser et promouvoir l’activité, des femmes préféreront dénigrer les efforts au féminin. « Je ne vais ni liker, ni partager sa publication pour lui donner plus de vues, ou plus d’interactions. Non », entend-on souvent entre femmes. Bref !
Peut-être que des yeux féminins liront ces lignes avec une moue de dédain. Comme toujours. A la grande joie des tares qui enserrent la femme dans leurs crocs faits de violences et de violations de droit de toute sorte. Dommage !