Tabeta Talata Agnès : de la couture à l’art plastique, l’autodidacte peint la femme et la royauté
C’est à 23 ans que Tabeta Talata Agnès prend le chemin de l’école. Le parcours scolaire aura duré du CP1 au CE1. La passion pour l’art plastique est profonde. Celle qui était couturière abandonne les fils et la machine pour les pinceaux et la toile. Aujourd’hui, Agnès fait partie des figures féminines des plasticiennes burkinabè.
Tout commence en 2013. Agnès est pleines d’idées créatives. Comment l’extérioriser ? « La question me taraudais l’esprit. Je n’avais pas le sommeil », se rappelle-t-elle. Elle décide de s’approcher à des artistes peintre. La jeune dame intègre le collectif Wekre et bénéficie d’une formation. « J’avais besoin d’être dans l’art. Je voulais m’exprimer librement à travers des créations. Et l’art plastique était pour moi le domaine ou je pouvais mieux le faire. Sinon avant, j’ai essayé la danse, le théâtre », témoigne-t-elle.
L’art plastique, un métier noble
La couture était un métier qui permettait à la jeune dame de subvenir à ses besoins. L’art plastique encore plus. Elle en a surtout convaincu de sa noblesse en ce sens qu’il lui permet de se nourrir et de nourrir les autres. Mieux ajoute-t-elle : « J’arrive à me défouler, je me retrouve et je me ressaisie ». Agnès crée des toiles sur des thématiques portant sur la situation des femmes. « Qui mieux que la femme pour parler de la femme ? » dit-elle sourire au coin. Elle évoque également la royauté, la mal gouvernance, la coutume. « La coutume est très important et il faut en parler. Je pense que c’est parce que nous avons laissé certaines coutumes que certaines situations arrivent dans notre vie actuelle », dit-elle. Autodidacte l’artiste s’exprime autant qu’elle en français, le plus important étant de mieux faire passer ses messages à travers les dessins.
De l’Allemagne en France en passant par la Côte d’Ivoire
Agnès a ses traces en Allemagne, en France, en Côte d’Ivoire. En Allemagne, elle a bénéficié d’une formation à l’école des BeauxArts. Mère de deux enfants, elle estime être libre pour mieux créer. « Lorsque vous avez de petits enfants, ce n’est pas évident de pouvoir travailler avec la peinture et la toile », reconnait-elle. Avec d’autres femmes plasticiennes, elle participe à des programmes de formations. Agnès a déjà travaillé avec Makamsa Yaho, Mariam Sougué et bien d’autres.
Bassératou KINDO