Transition au Burkina : quelle place pour les femmes ?
Quelle place pour les femmes dans la transition burkinabè qui se dessine progressivement sous l’impulsion du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) ? La question mérite d’être posée, puisqu’elle préoccupe plus d’un, notamment les organisations de défense des droits et du bien-être de l’autre moitié du ciel.
Le sujet est encore plus préoccupant à la lecture de la Charte de la Transition qui a été récemment adoptée. En effet, dans le Chapitre I consacrée aux dispositions communes (Titre II : Des organes dans de la Transition), seul l’article 4 précise que « Dans la Composition des organes de la Transition, il sera tenu compte du genre », sans quota précis.
Tout comme le choix qui a été porté sur Mariamé Ouattara, la seule femme et présidente de la Commission technique d’élaboration des projets de textes et de l’agenda de la Transition, il reste à compter sur la bonne foi du président de la Transition, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba.
Cela, parce qu’en plus des personnes de sexe féminin qui peuvent figurer sur les listes des 8 personnalités des partis politiques à l’Assemblée législative de la Transition, des 13 représentants des régions, des 19 personnalités des Forces de défense et de sécurité (FDS) et des 13 représentants des Organisations de la société civile (OSC), il faut espérer que le président Damiba désigne des femmes parmi les 21 personnalités qui doivent le représenter dans ladite assemblée.
Vient ensuite le choix des membres des autres organes de la Transition notamment le Conseil d’orientation et de suivi de la transition et le gouvernement.
Dans un contexte aussi particulier, il est certes illusoire de parler d’un quelconque quota-genre, mais il serait injuste que les femmes qui représentent 52% de la population burkinabè ne puissent pas être relativement représentées dans les instances de décision du pays. C’est aussi cela, l’équité et la justice.
Bassératou KINDO
Bel article! Vivement que la prise en compte du genre ne soit plus rappelé mais intégré dans toutes les décisions politiques burkinabè.