Tuberculose : 200 lesbiennes sous les soins de ‘’ Cœur Valide’’ en Côte d’Ivoire
Des personnes souffrantes de la tuberculose sont prises en charge et suivi gratuitement par l’association – Cœur Valide- dans la ville de San Pedro en Côte d’Ivoire,. Parmi elles, plus de 200 lesbiennes. Leur accompagnement est davantage facilité grâce au programme Voix Essentielle de Speak Up Africa.
Être lesbienne et porter une maladie comme la tuberculose relève d’un parcours de combattant en Côte d’Ivoire. A San Pedro, l’association -Cœur Valide- ne cesse de voler à leurs secours. Christiane, 30 ans doit sa survie à cette association. Commerçante et appartenant à cette minorité sexuelle, la jeune dame a souffert de la tuberculose pendant longtemps. Elle est aujourd’hui guérie grâce au programme de suivi de l’association. La gorge nouée et les yeux remplis de larme, la jeune dame témoigne survivre grâce aux soins offert par Cœur Valide. « La maladie me rongeait à petit feu. J’en souffrais au quotidien. Mais lorsque j’ai découvert le projet de Cœur Valide, j’ai pu bénéficier des soins et ce, totalement gratuite. Je me sens beaucoup mieux », avoue-t-elle. L’état d’infection de la tuberculose de Christiane était assez avancé, explique Larissa Digbeu Maba, coordinatrice de l’association qui ajoute qu’elle a bénéficié d’un soin intensif afin de contenir l’évolution de la maladie.
Jocelyne, 34 ans est aussi membre de la communauté lesbienne de la ville. Malade depuis quelques temps, la jeune dame n’arrivait plus à s’acquitter des frais de soins. Informée des opportunité d’accompagnent de l’association, elle s’y est inscrite afin d’en bénéficier. Jocelyne est entiérement guérie de la tuberculose. « Je ne sais véritablement pas quoi dire, tant je suis satisfaite du programme de Cœur Valide. Je comptais mes jours sur terre et j’avais plus espoir », raconte la jeune dame, toute émue.
A San Pedro, localité située à 339 kilomètres dans le Sud-Ouest de la Côte d’Ivoire, -Cœur Valide – est citée et appréciée par les organisations de santé et de droits humains. Elle est porteuse d’une nouvelle souffle de vie aux minorités sexuelles.
Un programme au profit des minorités sexuelles
« Les soins de la tuberculose chez les populations clés précisément les lesbiennes dans la région du Bas-Sassandra à partir de 28 ans et plus’’, tel est l’intitulé du projet de l’association Cœur Valide soutenu par Speak Up Africa dans le cadre du programme Voix Essentielles. Durant deux mois, explique la coordinatrice, l’association a œuvré à l’amélioration de la santé de la femme, mais plus spécifiquement à celle des lesbiennes atteintes de tuberculose. « C’est à travers plusieurs communications que notre association a capté l’attention des lesbiennes, cible par ailleurs, du projet. Ces personnes sont très souvent stigmatisées », explique Larissa Maba Digbeu. Le programme, à en croire Larissa a touché près de 200 lesbiennes dans la région de San-Pédro. Elles ont toutes bénéficié de soins appropriés contre cette maladie meurtrière.
De la nécessité de mutualiser les efforts
Les statistiques sur la tuberculose en Côte d’Ivoire sont alarmantes : 21 498 personnes infectées en 2019 et 19 976 en 2020. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, 2103 personnes sont mortes de la maladie en cette même année et 99% des personnes atteintes ont été dépistées du VIH/Sida. 15% ont été déclarées co-infectés et 99% des co-infectées ont été mis sous un traitement anti retro viral (ARV).
Le succès des traitements chez les porteurs de la maladie est de 86% sur le territoire, informe le coordinateur du programme national de lutte contre la tuberculose, Jacquelin Kouakou. Pour lui, l’initiative de – Cœur Valide- est à saluer et encourager en ce sens qu’elle vient en appui et soutien aux acquis du gouvernement. « Le programme mis en place par Cœur Valide, faut-il le rappeler a enregistré des résultats avec un taux de guérison impressionnant. Nous en sommes véritablement satisfaits », a soutenu Jacqueline Kouakou.
60 cas toujours en attente, un nécessaire besoin de mobilisation de financement
Larissa se dit soucieuse pour la prise en charge d’au moins 60 cas de personnes malades de la tuberculose, notamment celle sociale et alimentaire. Ces cas ont été répertoriés durant l’exécution du projet. « La prévention est très importante mais lorsque la maladie s’installe, la prise en charge alimentaire et sociale devient pénible », explique la coordinatrice. Elle en appelle donc à une mobilisation des fonds pour ces jeunes femmes souffrante de la tuberculose.
BK/HSB – MoussoNews