Une ancienne exciseuse incarcérée trois fois désormais a déposé pour de bon les ‘’lames’’

Zeynabo Ouédraogo (nom d’emprunt) est une ancienne exciseuse âgée de 75ans ans. La septuagénaire qui vit dans un petit village dans la ville de Kaya située à quelques kilomètres de la capitale ouagalaise révèle une existence marquée par trois incarcérations. Aujourd’hui, la vieille femme a déposé les lames et a abandonné ce métier clandestin.  

Dans certaines communautés, l’excision est perçue comme une initiation à l’âge adulte et à la féminité censée garder la virginité jusqu’au mariage. Convaincue de cela, Zeynabo Ouédraogo initié par sa grand-mère en a fait son activité.

Pendant les vacances, certains parents lui envoyaient leurs enfants pour qu’elle les excise. Ceux qui étaient au courant sur place de son activité lui confiaient leurs enfants de 3 à 12 ans et plus.

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image d’illustration

Dénoncée une première fois, elle fut incarcérée à la Maison d’arrêt et de correction de Kaya pour avoir excisé une fille de 7ans. Libérée, elle ne renonça pas à son activité clandestine et la poursuivit malgré les dangers encourus. Mais cette arrestation de la dissuada pas d’arrêter et elle fut à nouveau interpellé et placé à la maison d’arrêt et de correction de Kaya.

Elle fut une fois de plus libérée mais elle n’échappa pas à une troisième arrestation injustifiée selon ses propos. En effet, une exciseuse habitant dans le même quartier qu’elle a excisé une petite fille. Lors des enquêtes de la police, les témoins l’ont confondue avec elle en raison de ses antécédents.

Cette troisième arrestation, quelque chose changea. Zeynabo désormais libre fit le serment de ne plus jamais pratiquer l’excision. Sa prise de conscience s’étendit même à ses collègues exciseuses, les exhortant ainsi à abandonner leurs lames car dit-elle « A ma sortie de prison, j’ai décidé d’arrêter ce travail qui ne me causait que des ennuis car je ne voulais plus retourner en prison. Tout le monde m’avait abandonné, seule ma fille venait me rendre visite et m’apportait à manger ».

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Source : Bulletin santé

Mireille Sandrine Bado/MoussoNews

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