Vente de friperies : une niche ‘’entrepreneuriale’’ pour des femmes

À Ouagadougou la vente des vêtements friperie pour enfants prend de plus en plus de l’ampleur. Les femmes s’adonnent à ce commerce dans les quartiers qui génère plus ou moins des fonds pour prendre soins de leur famille et subvenir à leur besoin.

Vente de friperies : une niche ‘’entrepreneuriale’’ pour des femmes 2

Pantalons accrochés par çi, robes par-là, Maïmouna Zoromé assise aux abords du goudron fait minutieusement le tri de la balle de vêtements posé devant elle. D’un geste machinal, elle met de côté les pantalons, les jupes, les robes, les tees shirts des enfants. Elle separe les habits blancs de ceux d’autres couleurs.

Tout comme Maïmouna, Félicia Sakandé assise également aux abords du goudron espère se faire une entrée d’argent pour avoir de quoi nourrir son enfant. Veuve depuis 2 ans, cette jeune dame d’une vingtaine d’années vend des vêtements friperies pour enfant pour subvenir à ses besoins et à ceux de son enfant. Seule source de revenus, Felicia peine à joindre les deux bouts. « Depuis le décès de mon mari, tout est devenu très compliqué et si difficile. Il n’y a personne qui me soutienne, je vis grâce à cette activité qui ne me rapporte pas beaucoup d’argent mais je me débrouille avec en attendant », explique-t-elle avec une voix enrouée et des larmes aux yeux.

Pour se procurer les balles de vêtements, Maïmouna et Félicia, font une cotisation pour prendre une balle à deux chez des revendeurs au marché de samadin (ndlr un quartier de la ville de Ouagadougou). « Avec Félicia on prélève sur nos bénéfices pour nous rendre au marché de samadin. Sur place on discute le prix de la balle avec les revendeurs qui prennent aussi avec des grossistes au grand marché. Une fois qu’on est d’accord, on le prend et on partage. C’est comme ça que nous travaillons », fait savoir Maïmouna.

La vente à domicile

« Comme c’est de la friperie, il faut bien laver et bien exposer pour attirer la clientèle. Une fois que cela est fait, nous prenons un peu des vêtements et on tourne pour vendre. Souvent, nous rentrons dans les maisons pour proposer nos articles car la vente aux abords du goudron n’est pas très rentable. On peut faire des jours sans vendre un seule vêtement », souligne les deux dames avant de faire savoir qu’elles font un bon chiffre d’affaires pendant la saison pluvieuse avec la vente d’un grand nombre de pull-over.

Ces femmes estiment que la rareté du marché est due à la situation que traverse le pays. « Il n’y a plus de marché et le prix des balles ont augmentés, tout est devenu très cher. Nous augmentons légèrement les prix pour espérer avoir au moins notre capital mais c’est très compliqué pour tout le monde. Les clients se plaignent mais les plus compréhensifs achètent pour nous encourager dans notre activité », dit Maïmouna. Elles espèrent un jour trouver un meilleur travail avec un bon revenu pour mieux subvenir à leurs besoins et ne plus côtoyer les dangers auxquels elles s’exposent en vendant aux abords des goudrons.

B.M.S/MoussoNews

 

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