Vente de maïs grillé : une période de ‘’vache maigre’’ pour des vendeuses à Ouagadougou

La vente du maïs grillé est un commerce de plus en plus prisée en période de pluie à Ouagadougou. Assises aux abords des grandes voies, devant les services, les domiciles et dans les quartiers, des femmes s’adonnent à cette activité. Le prix du maïs qui était autrefois abordable a aujourd’hui augmenté.

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Le Maïs grillé ou encore ‘’amuse-bouche’’ est commercialisé dans presque tous les recoins de la ville de Ouagadougou. Un aliment beaucoup aimé et consommé par les Ouagalais. Avec une augmentation soudaine du prix de celui-ci, vendeuses et consommateurs se plaignent.

« Le prix du maïs a augmenté »

Pour Salimata Zangré, le prix du maïs a considérablement augmenté et cela l’inquiète car elle n’arrive plus à faire des bénéfices comme avant. La vendeuse est donc contrainte d’augmenter les prix pour espérer faire des bénéfices. « Les prix que nous donne les grossistes ont vraiment augmentés cette année. L’année dernière, j’ai fait beaucoup de bénéfices mais cette année le marché de maïs coûte cher, on est donc obligé d’augmenter le prix pour avoir un peu dedans ». Explique-t-elle.

« Sans augmentation, pas de bénéfices »

Alice Ouédraogo fait également face à cette même situation et a projet d’arrêter car elle ne fait plus de bénéfices et subit au contraire des pertes. « Si je prends le maïs à 4000f pour revendre, j’ai juste 1000f comme bénéfice. Souvent je paye et je peine à avoir le prix d’achat. », dit-elle avant d’ajouter qu’elle mène cette activité pour subvenir à ses besoins.

La jeune fille qui a du mal à joindre les deux bouts a en prévu de stopper ce commerce pour s’intéresser à autre chose.

« La faute revient à la pluie »

Tout comme Salimata et Alice, Amsétou Zampaligré traverse les mêmes difficultés. Pour elle, ce n’est pas la faute des vendeuses mais celle de la mauvaise pluviométrie. Les maïs de cette saison ne sont pas du tout bons et c’est difficile de les commercialiser. « Cette année, les pluies n’ont pas commencé tôt et cela empêchent les maïs de bien pousser. Donc les maïs que nous utilisons pour vendre la plupart viennent de l’étranger c’est ce qui explique l’augmentation des prix. Il faut que nos clients comprennent cela », souligne-t-elle.

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« Je n’ai pas besoin de trop de bénéfices »

A l’opposé de Salimata, Alice et Amsétou, Judith Kaboré quant comme d’habitude et ne pas vouloir trop de bénéfice. « Les autres vendeuses se plaignent parce qu’elles veulent trop de bénéfices. Si elle se contentaient du peu qu’elles gagnent elles n’auront pas avoir de problèmes. Bien vrai que le prix du maïs a augmenté, mais cela n’empêche pas de vendre à des prix abordables. Y’a un l’adage qui dit qu’en voulant trop gagner on perd tout, moi de mon côté je rends toujours grâce à Dieu pour tout », a-t-elle laissé entendre.

Des clients se plaignent

Les clients sont aussi touchés par cette augmentation soudaine du prix de vente du maïs grillé. Aïchatou Balma indique avoir acheté un épi de maïs grillé à 150f et a été surprise par le prix qui a considérablement augmenté. « Hier, j’ai acheté du maïs grillé à 150f et j’étais étonné. L’épi qui m’a été vendu à 150f, on pouvait l’avoir à 75F. La vendeuse avait du maïs de 200f. a cette allure, on n’en consommera plus », raconte-t-elle toujours étonnée.

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Mamy Mendy, future maman indique avoir traité son aide-ménagère de voleuse. Après avoir acheter du maïs à 200f, elle a compris son erreur et s’est excusée. « La semaine dernière mon aide-ménagère m’a ramené du maïs grillé acheté à 150f et je trouvais qu’elle mentait et m’avait volé. Hier j’ai acheté du maïs à 200f, je n’en revenais pas. Quand je suis rentrée je me suis excusée auprès de mon aide-ménagère », relate-t-elle.

Les saisons pluvieuses sont les périodes rentables pour la vente des maïs. Mais cette année ce n’est pas le cas, consommateurs et vendeuses, tous se plaignent et espèrent que cette situation changera.

Djamilatou KONE/Stagiaire   

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