Viviane Ilboudo : La vendeuse ambulante nocturne de poissons fumés

Viviane Ilboudo, 17 ans a dû arrêter ses études par manque de moyens financiers après la mort de son père courant 2023. Élève en classe de 3eme elle n’a pas eu la chance de s’inscrire pour l’année académique 2024. Elle vend du poisson fumé pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille. La jeune fille souhaite un jour reprendre le chemin de l’école pour l’obtention de son BEPC.

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La jeune Viviane avec son plateau de poissons fumés.

Sillonner les endroits les plus fréquentés et les plus ambiancés de Nagrin pour vendre du poisson fumé est le quotidien de survie de Viviane Ilboudo.

Un plateau de poisson fumé sur la tête, dans sa jupe évasée, respirant la poussière dans sa marche, Viviane va de maquis, d’alimentations et de kiosques pour vendre. Âgée d’à peine 17 ans, la presque adolescente a abandonné ses études suite au décès de son père. Deuxième enfant de sa famille, Viviane a 8 frère et sœurs. Fille d’une commerçante, elle fait à son tour le commerce pour survivre et pour aider sa famille. « J’ai arrêté les cours cette année parce que ni ma mère ni mes grands frères et sœurs n’ont les moyens pour me réinscrire à l’école. Je devrais faire la 3è cette année » dit-elle les yeux remplis de larmes.

La jeune élève, habite à Tengadogo, un des quartiers périphériques de Ouagadougou. Elle quitte sa maison à vélo pour rejoindre sa tante à Nagrin pour le commerce du poisson. De chez sa tante, elle laisse son vélo et fait sa vente à pied.

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Les poissons fumés que vend Viviane

Le quotient de Viviane reste le même

Aider sa tante à vendre au marché de Nagrin dans la journée et les soirs, avec son plateau de poissons fumés sur la tête, elle continue son commerce jusqu’à 22h voir 23 heures. Une fois après avoir un peu écoulé sa marchandise, elle retourne donner la recette à sa tante et rentre chez elle à domicile. Dans sa tournée la jeune fille se surprend souvent en train de larmoyer lorsqu’elle pense qu’elle devrait être entrain de réviser ses cours au lieu d’être en train de vendre du poisson à  ses heures.

Retourner sur les bancs de l’école, le rêve de Viviane

Bénéficiant d’un modeste revenu de 15 000 FCFA par mois, la jeune fille souhaite vivement reprendre le chemin de l’école. Elle espère faire des économies afin de pouvoir se scolariser à l’année académique prochaine. Cette jeune fille ambitionne de faire carrière dans la médecine .« Je veux être docteure pour soigner les malades » confit-elle avec un léger sourire.

Sanata (nom d’emprunt), une tante fière, satisfaite et encourageante

Viviane Ilboudo travaille avec sa tante Sanata (nom d’emprunt). Au quotidien, la jeune fille fait une recette variable entre 2000 à 5000 FCFA. Très fière de sa loyauté, Sanata ne cesse de l’encourager et de lui donner autant de conseils que possible. « Elle est très polie, et intelligente, malheureusement elle ne peut plus continuer ses études pour le moment. Je l’aurais bien aidée mais je suis autant pauvre que sa mère. Je ne peux que l’encourager à persévérer et à garder espoir » dit-elle.

Vendeuse ambulante nocturne, Viviane Ilboudo est exposée à divers risques d’agressions et vols. Bien qu’elle se fasse importuner souvent, la jeune se résilie à ne pas baisser les bras.  Avec son modeste salaire, elle compte faire des économies qui vont servir à aider sa maman pour ses frais scolaires et ses fournitures si toutefois elle arrive à retourner à l’école un jour.

Annick HIEN/MoussoNews

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