‘’Voix et Leadership des femmes’’ : un projet de promotion des droits de ‘’l’autre moitié du ciel’’ au Burkina

« Voix et Leadership des femmes » est un projet qui promeut les droits des femmes à travers le renforcement des organisations locales qui travaillent pour la défense des droits des femmes et des filles au Burkina Faso et au Benin. Clarisse Ouédraogo/Yaméogo, coordonnatrice dudit projet en parle. Interview

‘’Voix et Leadership des femmes’’ : un projet de promotion des droits de ‘’l’autre moitié du ciel’’ au Burkina 2

  • Présentez-vous à nos lecteurs ?

Je suis Clarisse Ouédraogo épouse Yameogo, Sociologue, spécialiste genre, et développement local. Je suis la coordonnatrice du projet Voix et Leadership des femmes (VLF) à Oxfam au Burkina Faso.

  • Qu’est-ce que le projet Voix et leadership des femmes ?

Le projet Voix et Leadership est un programme international du gouvernement Canadien qui s’inscrit dans le cadre de la politique féministe d’aide internationale du Canada. Cette politique d’aide féministe du Canada vise à faire progresser l’égalité des genres et à renforcer le pouvoir des femmes dans divers domaines. Il est mis en œuvre dans une trentaine de pays dans le monde. Il est mis en œuvre par Oxfam au Bénin et au Burkina Faso, et vise le renforcement des capacités des organisations de défense des droits de femmes (ODDF), l’amélioration des services offerts aux populations vulnérables et la défense des droits des femmes. Pour ce faire, le projet travaille à renforcer la gestion et la viabilité des ODDF, à améliorer la qualité des prestations de services offerts. Il s’agit donc de contribuer à l’autonomisation des femmes et des filles et à renforcer les ODDF qui contribuent à la défense de leurs droits, en induisant des changements au niveau des normes et pratiques sociales, ainsi qu’au niveau des politiques publiques afin que celles-ci répondent mieux aux besoins, aux droits et aux priorités des femmes et des jeunes filles.

  • Depuis combien de temps est-il mis en œuvre ?

Le projet Voix et Leadership est d’une durée de 5 ans qui va de mars 2019 à mars 2024.

  • Combien de structures ont bénéficié de projet

A la date du 31 mars 2023, c’est au total 53 ODDF et 6 consortiums qui ont été financés réparties comme suit :

  • 15 ODDF pour le Fonds pluriannuel dont 7 établies et 8 émergentes ;
  • 10 ODDF pour le Fonds d’innovation et 28 initiatives pour le Fonds réactif.

 

  • A combien s’élève le fonds global du projet ?

Le coût total du projet est 4 137 575 Dollar canadien soit 1 770 882 100 FCFA repartie sur les trois fonds.

  • Nous avons remarqué que la mise en œuvre des projets des structures tient sur deux mois. Pourquoi mener des projets de courtes durées ?

Le projet dispose plutôt de trois mécanismes de financement pour accompagner des organisations de défense des droits des femmes (ODDF) du Burkina Faso pour renforcer leurs capacités organisationnelles, améliorer la qualité de leurs services et soutenir leurs activités de plaidoyer, d’influence et de réseautage.

Les trois mécanismes sont le fonds pluriannuel qui soutient 15 ODDF, (7 établies et 8 émergentes) sur trois ans ; le fonds d’innovation mis à la disposition de 10 organisations locales pour tester différentes approches d’intervention visant l’autonomisation des femmes sur 18 mois et le  fonds réactif qui appuie des initiatives ponctuelles (2 à 3 mois axées sur la communication, le dialogue politique sur des questions de droits des femmes et sur l’accès à la justice en cohérence avec les événements marquants de l’actualité du Burkina Faso.

  • Quels ont été les impacts réels déjà atteints de voix et leadership ? pouvez-vous les quantifier ?

Nous parlerons plutôt de résultats atteint car le projet est toujours en cours. Donc pour l’ensemble des trois fonds, des changements et des résultats significatifs ont été engrangés contribuant à la réalisation de l’objectif ultime du projet qui veut améliorer la jouissance des droits humains pour les femmes et les filles ainsi que le progrès de l’égalité entre les sexes au Burkina Faso. Ces résultats peuvent être regroupés en trois points essentiels. Il s’agit de l’amélioration de la gestion et de la viabilité des organisations locales de femmes, en particulier des organisations représentant des femmes et des filles vulnérables et marginalisées, et de l’intégration d’approches innovantes, l’amélioration de la prestation de programmes et de services de qualité par les organisations de défense des droits des femmes par le biais d’approches innovantes, l’amélioration de l’efficacité des plateformes, des réseaux et des alliances de défense des droits des femmes nationaux et infranationaux améliorée afin de faire changer les politiques du Burkina et du Bénin et contribuer à leur mise en œuvre.

  • Y-a-t-il eu de l’engouement autour du projet ?

Le projet a eu un réel engouement au regard des dossiers de candidatures que nous avons reçu lors de la phase sélection au début qui témoignent de la pertinence de l’approche et des mécanismes de financement et de la communication faite autour du projet. Si je prends l’exemple du fonds réactif qui vient en appui aux initiatives pertinente en lien avec les enjeux liés à la promotion des droits des femmes et l’égalité des sexes, nous recevons régulièrement des demandes de financement. On peut noter l’engagement des différentes parties prenantes du projet dans la réussite de sa mise en œuvre. Le projet a reçu un écho favorable au niveau du ministère en charge du genre de l’époque.

  • Est-ce qu’il y a eu une synergie d’actions entre les structures bénéficières du fonds  ?

Oui, la synergie se justifie à travers les consortiums mis en place pour les activités notamment lors des 16 jours d’activisme (au total 06 consortium) et aussi les groupes de codéveloppement qui sont des cadres d’échanges et des partages d’expériences entre les ODDF sur les questions des droits des femmes. De plus, un accompagnement technique est fourni aux ODDF afin d’accroître leurs capacités à développer un agenda partagé sur les enjeux d’autonomisation des femmes et des jeunes filles et la défense de leurs droits ; le travail en coalition et réseaux étant un des axes majeurs de projet.

  • Quelles ont été les difficultés que vous avez rencontrées dans la mise en œuvre du projet étant dans un contexte d’insécurité national ?

Le contexte sécuritaire a impacté d’une manière ou d’une autre la mise en œuvre des activités sur le terrain, obligeant par moment le changement de Zone d’intervention. La situation sociopolitique avec la mutation des acteurs des collectivités territoriales plonge les actions de plaidoyer dans un perpétuel recommencement.  La COVID 19 qui a également entrainé un retard dans la mise en œuvre du projet en 2020-2021.

  • Êtes-vous satisfait du déroulement du projet ?

Nous sommes satisfaits du déroulement du projet au regard des résultats déjà engrangés et de la résilience dont font preuve les ODDF dans le contexte socio politique et sécuritaire que vit le pays. Le dispositif de suivi évaluation nous a permis de prendre des mesures correctives afin de poursuivre l’atteinte des résultats escomptés. Et toutes ces initiatives, à terme, contribuent à l’amélioration de la jouissance des droits humains pour les femmes et les filles ainsi que le progrès de l’égalité entre les sexes au Burkina Faso.

  • Quelle est la suite pour toutes ces structures bénéficiaires ?

La mise en œuvre des activités se poursuit. Le projet fera l’objet d’une évaluation et d’une capitalisation afin de tirer les leçons et les enseignements. Le gouvernement Canadien a d’ores et déjà annoncé une seconde phase du VLF et nous y travaillons déjà

La tenue d’organes de gouvernance (comité directeur, ateliers bilans et Copil, les ateliers de préparation des stratégies de sortie du projet avec l’ensemble des ODDF, la capitalisation des résultats ainsi que l’évaluation finale des différents fonds, ainsi que l’atelier national de dissémination des résultats sont les autres activités qui seront mises en œuvre et inscrites dans le PTA 2023- 2024.

Mireille Sandrine Bado/MoussoNews

 

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