#AuNomDesFemmes | Prévenir et éliminer la violence sexiste facilitée par la technologie à l’ère du numérique
Par Pélagie NABOLE
Alors que nos vies au quotidien incluent de plus en plus la technologie et le numérique, ces espaces virtuels sont plus que jamais détournés de leur usage premier pour servir d’arme contre les femmes et les filles. Cette forme de violence envahit leurs domiciles et leurs chambres, leurs téléphones et leurs espaces de travail. Elle peut avoir lieu en ligne mais se manifeste également dans les espaces physiques réels.
Selon l’Organisation des Nations Unies (ONU), cette violence numérique, nommée « violence basée sur le genre facilitée par la technologie », est commise et amplifiée par l’usage de l’information et de la communication, des technologies et des espaces numériques.
La violence basée sur le genre facilitée par la technologie peut se présenter sous de nombreuses formes : sextorsion (chantage par la menace de publication d’informations, photos ou vidéos à caractère sexuel), abus basés sur l’image (partage non consensuel de photos intimes), doxxing (publication d’information personnelles privées), cyberintimidation, cyberharcèlement sexuel, harcèlement en ligne, sollicitations et mise en confiance à des fins d’agression sexuelle, hacking, discours haineux, usurpation d’identité numérique, etc.
La violence basée sur le genre facilitée par la technologie est aujourd’hui une menace grandissante
L’un des principaux défis en matière d’inégalités de genre dans le domaine de la technologie et du numérique, demeure le harcèlement en ligne qui limite l’accès des femmes et des jeunes filles aux outils et technologies numériques.
Il existe un continuum entre la violence sexiste physique et en ligne, la technologie aggravant souvent le niveau de surveillance, d’exploitation ou de violence physique perpétrées. Les femmes et les jeunes filles concernées sont contraintes de s’autocensurer, de se désabonner des plateformes ou de réduire leur interaction dans les espaces en ligne, ce qui limite leur participation à la vie publique et porte atteinte à la démocratie et aux droits humains.
Lire aussi : #AuNomDesFemmes |Comprendre les inégalités de genre dans le domaine de la technologie et du numérique – Mousso News
Les médias sociaux ont transformé la façon dont les informations sont partagées à l’échelle mondiale, offrant aux femmes de nouveaux canaux pour échanger du contenu et des opinions, mais aussi pour se rassembler afin d’attirer l’attention et de protester. Cependant, les médias sociaux favorisent également la désinformation genrée, la mésinformation, les discours de haine sexistes et l’émergence de nouvelles formes de récits sociétaux qui nuisent à l’expression des femmes en ligne.
Pour prévenir de manière adéquate les actes de violence à l’égard des femmes et des filles facilitées par la technologie, et y répondre, il faut :
- Améliorer la cohérence des actions politiques et la coordination de leur mise en œuvre par un vaste écosystème d’acteurs, allant des décideurs et législateurs aux médias en passant par la police, le pouvoir judiciaire, les chercheurs, les organisations de la société civile, les entreprises, les travailleurs psychosociaux et les éducateurs.
- Sur le plan juridique, il existe de nombreuses possibilités d’intervention, consistant aussi bien à engager des poursuites pénales ou des actions en responsabilité civile qu’à invoquer le droit à la protection des données et de la vie privée ou le droit relatif aux droits humains et à faire appel aux organes administratifs. Outre ces diverses options, les législateurs devraient également s’appuyer sur les dispositifs multisectoriels intégrés tels que les lignes d’assistance téléphonique, les bureaux statutaires indépendants, les travailleurs de première ligne, les programmes d’accès à la justice ou les organisations de défense des droits humains.
- Enseigner la citoyenneté numérique permet non seulement de passer en revue les questions de sécurité en ligne, de respect de la vie privée et de cyber-intimidation, mais aussi de piloter des conversations sur la masculinité positive et de donner aux jeunes hommes et aux garçons les moyens de devenir des agents de changement pour l’égalité des genres.
Quand les femmes et les filles s’auto-censurent pour tenter d’éviter la violence basée sur le genre facilitée par la technologie, elles sont réduites au silence et les démocraties en pâtissent.
Il est capital que toutes les femmes et toutes les filles aient un accès sécurisé, inclusif et égal aux technologies de l’information et des communications pour pouvoir pleinement exercer leurs droits humains.
Pélagie NABOLE
Écrivaine, et Artiste peintre autodidacte.
Spécialiste en communication d’influence, je me passionne des sujets relatifs au développement du leadership et de l’autonomisation des jeunes et des femmes